Pour une meilleure équité du découpage électoral au scrutin uninominal à deux tours, il conviendrait que le découpage et la définition territoriale des circonscriptions se fasse au niveau national et non au niveau départemental.

Actuellement la population Française est de 65 073 482 habitants qui se répartit ainsi : 62 448 977 en Métropole, 1 854 505 pour les DOM et 770 000 pour les COM (Collectivités d’Outre Mer). Si l’on divise le total de la population Française par 577 circonscription, chacune d’entre elle doit avoir 112 779 (disons 113 000) habitants ce qui donne 554 circonscriptions pour la Métropole, 16 pour les DOM et 7 pour les COM.

Même si l’on parvenait à un découpage électoral le plus juste, le plus équilibré et le plus égalitaire possible pour le découpage des circonscriptions, serait-il pour autant équitable lors de l’élection des députés et de leur expression des suffrages? On peut répondre Non et expliquer pourquoi ? Notre état de droit considère l’expression du suffrage universel par le vote comme un droit, que l’on use ou non, mais en aucun cas comme un devoir auquel par définition on est obligé de se soumettre. Dans ces conditions, par le scrutin de circonscription uninominal, le député est aussi l’élu d’un territoire, or on peut imaginer que dans une circonscription, pour une raison quelconque 90 % des électeurs refusent de voter, le député élu qui aura recueilli 51 % des voix sur seulement 10% des votants ne représentera en fait moins de 5% du corps électoral quand sur les circonscriptions voisines les députés élus le seront avec un nombre de voix très nettement supérieur… Par ailleurs avec un taux d’abstention qui serait énorme sur l’ensemble du pays se pose alors la légitimité de la représentation nationale.

Ce problème de légitimité de représentation peut se poser également pour un scrutin proportionnel, même si celui-ci, pour qu’il fût le plus équitable possible, se faisait par liste nationale, c'est-à-dire que chaque électeur du pays vote pour une liste complète de 577 candidats. Seul le vote obligatoire, comme par exemple en Belgique peut réduire l’abstention, mais en aucun cas le vote protestataire…

Une certitude, en maintenant le découpage des circonscriptions par département on ne pourra pas réduire les profondes inégalités entre circonscriptions d’un département à l’autre et les opérations de redécoupages se traduiront inexorablement par du charcutage électoral sur l’autel de la tambouille politicienne…

Dans l’état actuel des choses, un découpage des circonscriptions, défini au niveau national et non départemental, serait un moindre mal pour la recherche d’équité entre circonscriptions, ce qui d’ailleurs serait plus logique pour un scrutin qui est national. Un correctif appliqué au scrutin uninominal pour permettre aux minorités représentatives d’avoir des élus s’avère par ailleurs indispensable…

Maintenir le scrutin de circonscription uninominal à deux tours et mettre en place un correctif pour permettre la représentation des minorités actives.

Ce mode de scrutin permet de mieux personnaliser le député et de l'identifier à un territoire. A terme cela doit facililiter la suppression du sénat car avec le parlement Européen dont le pouvoir législatif sera renforcé, nous n'avons pas besoin d'un système bicaméral (Qui n'a pas toujours existé depuis l'avenement de la république).

Le correctif appliqué:

A l'issue du second tour de scrutin, les formations politiques ou les groupement de candidats qui ont présenté ou agréé au moins 175 candidas au premier tour de l'élection et qui ont obtenu entre 250 000 et 500 000 voix se verrait attribuer 2 sièges de députés et ensuite 01 par tranche complète de 250 000 voix.

Pour ne pas amplifier la représentation des formations qui ont déja obtenus des sièges directement au suffrage universel ou celle qui sont sont surreprésentés en regard de leur résultat électoral, les sièges obtenus seraient déduits des sièges à attribuer au correctif appliqué.

Exemple:

une formation qui aurait obtenu 6 436 136 voix au premier tour de scrutin pourrait prétendre à 25 siège au correctif appliqué, si à l'issue du second tour elle obtient 156 sièges par le suffrage universel, elle ne pourra pas obtenir de sièges par le correctif appliqué.

Une formation qui aurait obtenue 1 981 121 voix au premier tour de scrutin aurait droit à 7 sièges au correctif appliqué, si à l'issue du second tour elle obtient 3 sièges par le suffrage universel, elle bénéficiera d'un complément de 4 sièges grâce au correctif appliqué.

Au vu des récentes élections législatives, ce système dit du "correctif appliqué" rajouterait entre 15 et 20 députés supplémentaires, dont une loi organique fixerait les conditions de désignation et de non attachement à un territoire bien qu'assujétis aux mêmes droits et devoirs des législateurs élus au suffrage universel direct ils sont chargés de représenter les minorités actives d'un courant d'opinion.

A noter que 250 000 à 500 000voix représentent de 1 à 2 % en moyenne des votants et 175, c'est environ 30% du nombre de sièges actuels de députés. Si une formation politique n'était pas capable de présenter ou agréer au moins 175 candidats ou d'obtenir au moins 250 000 voix au niveau national la légitimité voire la légalité de son existence pourrait être mise en question...

Il s'agit d'une proposition qui doit participer au débat, l'interdiction rigoureuse de tout cumul de mandat dont la durée doit être de 5 ans et pas plus de deux fois le même mandat doivent être la règle ... la suppression du sénat, des départements et la réduction du nombre de commmunes doit également s'inscrire dans une réforme institutionnelle globale...A suivre