Dans une économie de marché l'état n'a d'autre moyen que de réguler la consommation en modifiant l'impot et en taxant. Face aux oppositions de type « poujadiste » qui fusent de toute part, le gouvernement ne doit pas céder, de gré ou de force il faut admettre que continuer à rejeter individuellement plus de 6 tonnes de carbone par an est impossible, ce qui ne dispense pas du fait que l’on peut améliorer les dispositifs de cette taxe pour la rendre la plus juste et la plus équitable possible, en particulier pour le transport routier des marchandises dont la taxation doit intégrer la distance, l’impact sur le réseau et l’occupation au sol par le gabarit. N’oublions pas les perspectives de développement des « Maxi camions » que l’union Européenne ne tardera pas à autoriser à titre expérimental et dont on sait ce que cela signifie à terme… Il ne faudra surtout pas céder aux transporteurs routiers qui demanderont des exemptions, leur céder aboutirait à annuler les effets de cette taxe. Ceder aux transporteurs routiers implique de ceder aux Agriculteurs qui sont également parmi les plus gros pollueurs, toutefois pour une réelle éfficacité et plus d'équité cette taxe carbone doit à terme s'appliquer à l'ensemble des pays Européens et au delà à tous les pays gros émetteurs de CO2.



A noter que la présidence Suedoise de l’Union Européenne envisage de proposer à l’ensemble des 27 pays de l’union de mettre en place une taxe carbone ou assimilée, cela ne peut donc que conforter l’initiative Française.

Si le principe de restitution de cette taxe aux ménages et aux entreprises était retenu, il faudrait agir pour que cette restitution dite "chèque vert" serve de levier d'encouragement individuel en faveur de ceux qui s'engagent effectivement dans un processus d'économie dénergie par la décroissance de leur consommation énergétique, en particulier pour le chauffage, l'électricité et l'usage de l'automoblie...Dans le cas contraire, si ce "chèque vert" s'inscrivait dans un principe de neutralité fiscale cela serait aussi inutile qu'absurde.

Prétendre, comme le fait Mme. ROYAL qu'en taxant TOTAL qui par définition répercurtera le coût sur les consommateurs,ce qui les contraindra à réduire leur consommation est aussi stupide que le principe de neutralité fiscale.Tant que les prix fixés par les producteurs pétroliers de tous les pays n'auront pas été réglementés par l'OMC ( ce n'est pas demain la veille) Les distributeurs qui se fournissent, pour l'essentiel sur le marché libre d'AMSTERDAM trouveront toujours un producteur moins cher que TOTAL, pour le plus grand plaisir des compagnies pétrolières Américaines, Russes ou autres...Et des consommateurs...Ou vouloir innonder le pays de voitures électriques qui, en l'état actuel, ne peuvent pas atteindre les performances des véhicules termiques est un non sens puisque cela impliquerait non seulement la construction de réacteurs nucléaires supplémentaires mais également le développement des centrales EDF d'appoint qui fonctionnent au Fuel, voire encore au charbon et qui sont de gros émetteurs de CO2...

Et pendant ce temps on poursuit allègrement les programmes autoroutiers, alors que l'urgence face au réchauffement climatique imposerait leur abandon ! Sans compter que la consommation d'électricité, dont la production génère de fortes émissions de CO2, échapperait à la taxe carbone...Quelques aberrations de plus...!

A noter que les communes (notamment celles qui se situent à la périphéries des grandes agglomération ) qui développent un urbanisme éclaté non desservi par des transports en commun de liaison, devraient acquitter une taxe carbone correspondant au prorata du nombre de véhicules immatriclulés au nom des habitants de ces communes.

Personnellement je doute que les arbitrages du président de la républiques aillent dans le sens d'une taxe qui soit la plus juste et la plus équitable possible. Face aux puissants "Lobbys" le principe du pollueur - payeur risque fort de n'être qu'une chimère de plus...Par ailleurs et bien qu'en final il décide, ce n'est pas du coté du parlement que l'on peut espérer quoi que ce soit, nos députés et sénateurs godillots ne sont pas suffisamment courageux pour contredire le locataire de l'élysé...Mais on est pas obligé de me croire...

Dossier à suivre…