...Malheur pour l’entreprise, fut-elle une prospère multinationale, dont la stratégie ne serait pas conforme aux objectifs ou dérogerait aux règles imposés par les marchés financiers, en quelques minutes les puissants fonds de placement vont faire s’écrouler ses actions pour les placer ailleurs la privant ainsi d’actionnaires et des fonds qui vont avec…Il ne lui reste plus qu’à se restructurer en cessant tout ou partie ses activités avec sa cohorte de chômage et de misère…Certes le capitalisme mondial a vécu des crises successives qui ont ébranlé ses fondations sans toutefois les détruire.

Aujourd’hui avec l’apparition des problèmes écologiques graves aux effets irréversibles provoqués simultanément par la croissance démographique, la réduction des surfaces fertiles, la consommation accrue et l’épuisement inexorable des ressources naturelles lié au développement, et aux multiples pollutions résultant de l’activité industrielle, il s’agit d’une crise d’une toute autre nature qui en remettant en cause la croissance détruit les fondations du système capitaliste dans sa globalité, fût-il caractérisé par la toute puissance des actionariats de la masse des pépères et mémères, dont les économies font la force des fonds de placement boursiers.

Si le capitalisme (d’état ou privé) et à fortiori un capitalisme de type actionnarial a besoin d’un système financier, la croissance en est la clé de voute, elle apparait comme facteur d’équilibre et de prospérité, mais, à terme elle entraine la destruction de l’environnement et l’épuisement des énergies fossiles, ayant pour effet de générer des crises de plus en plus graves, avec comme perspective des conflits et des affrontements d’une extrême violence. Pour éviter les catastrophes qui se profilent à l’horizon, (mais en est-il encore temps ?) il faudrait engager de toute urgence les pays riches dans une économie de décroissance où une société de la frugalité des pays riches doit succéder à la société du consommer pour produire, consommer toujours plus pour produire encore plus, pour polluer toujours encore plus au détriment de la santé et qu'importe l’épuisement inexorable des ressources naturelles, pourvu qu’on ait l’ivresse de la croissance…surtout de la croissance verte..nouvelle formule tendance écotartuffe des sphères gouvernementales.

Problème majeur, désormais notre modèle de développement fondé sur la croissance, fût-elle teintée de vert, est impossible dans un monde qui fini. Même si la France devenait un ilot de vertu écologique, ce qui est loin d’être le cas, cela ne servirait pas à grand chose à l’échelle de la planète, par contre l’Europe avec ses cinq cent Millions et plus d’habitants est le seul espace viable pour influer efficacement l’économie humaine conformément aux enjeux imposée par l’urgence de la révolution écologique.

En écrivant cela je ne fais qu'enfoncer des portes ouvertes chez les écologistes dont tous en sont conscients, mais parfois je m'interroge lorsque j'observe la stratégie de la principale organisation d'écologie politique quand les choix qu'elle fait, en vue des élections régionales, l'enferme dans une logique de bipolarisation Gauche-Droite ou Décroissance et frugalité sont des mots inconnus sinon, pour les plus avertis la Décroissance ce n'est qu'un gros mot et ceux qui parlent de Décroissance " sont des cinglés "... dixit Cohn Bendit...