Les grandes envolées lyriques sur le rôle de Sarkozy qui aurait réussi à faire parler l’Europe d’une seule voix en matière économique, appartiennent au passé. Ceci constitue une menace sérieuse pour l’Europe, car une réponse collective de l’Europe à la crise est une évidente nécessité. Le chacun pour soi risque d’aboutir à la dislocation de l’Europe.

Sur le plan intérieur cet emprunt va augmenter la dette de 20 points du produit intérieur brut. Ce sont évidemment les générations à venir qui devront payer et encore à condition que la relance attendue soit au rendez-vous, or la croissance qui est indispensable à toute relance économique est désormais impossible dans l’avenir. Ce qu’il faut savoir : « Cette année l’Etat a déjà prévu d’emprunter 250 milliards d’Euros sur les marchés financiers ». Pour l’économiste Jean Paul Pollin la différence est que l’emprunt populaire coûte plus cher à l’Etat que celle souscrite auprès des marchés financiers. Emprunt direct à l’agence France trésor ou indirect en apportant sa garantie à la société de financement française (SFEF) et à la caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades).

Sarkozy veut-il se faire publicité ? Pour ce qui est des exemples mémorables d’emprunt il faut signaler celui de Giscard d’Estaing indexé sur l’or. Compte tenu de plusieurs dévaluations, il fallut rembourser 90 milliards pour un prêt de 7,5 milliards sur 15 ans. On ne peut pas dire qu’un tel choix fasse partie du dogme libéral classique. Il repose sur le pari que l’endettement va permettre le redémarrage de la croissance. Or l’endettement actuel des ménages, pas seulement aux USA est précisément à l’origine de la crise. Que l’Etat s’endette pour les ménages, c’est la thérapeutique du mal par le mal. Sur le plan européen la France sera le 4eme pays le plus endetté de l’Europe. Quelle est la validité du pari sur la croissance ? Patrick Arthus directeur des études économiques de Natixis écrit : « Si pour une raison quelconque (retour des investisseurs vers les actifs risqués, malgré la croissance faible, anticipation d’inflation, remontée du prix des matières premières) les taux d’intérêts à long terme augmentent, alors les paiements d’intérêts sur les dettes publiques vont devenir insupportables ». Les états peuvent être alors contraints à « une correction budgétaire brutale », comme celles observées dans les années 90 en Suède et en Italie. Reste la faillite de l’état style Argentine.

La presse est pleine d’annonces mirifiques, la confiance renaît, les banques renflouées par les contribuables « REPRENNENT LEURS BONNES HABITUDES » (Le Monde page 10 juillet 2009 : titre : recrutements à prix d’or, salaires extravagants : la City a repris ses mauvaises habitudes). Or Ce sont ces traders, représentants directs de la City qui sont aux commandes de l’économie européenne. Il faut s’interroger sur la capacité du peuple d’être berné au delà du raisonnable cf. les discours Sarkozy sur les mauvais banquiers qui devront payer, les homélies papales sur un capitalisme charitable et les plaintes de Rocard pour un capitalisme raisonnable.

Il est évident que dans le meilleur des mondes capitalistes on se dirige théoriquement vers une nouvelle bulle, suivie d’une nouvelle crise. Mais les choses ne sont pas aussi simples, désormais les limites imposées par la crise écologique vont changer la donne, rien ne sera comme avant et il n’y aura pas de sortie de crise. Même en faisant abstraction de cette donnée fondamentale, la crise n’est pas finie malgré le titre du Monde du premier août page 13 : « La voiture de M. Zhao, espoir de la reprise mondiale ». Plus de 48,5 % de croissance du marché automobile en juin 2009 en Chine et l’Inde n’est pas en reste, en dehors de toute considération sur l’effet de serre, on ne voit pas comment une relance par la consommation intérieure chinoise ne pourra pas avoir d’effet sur le prix des matières premières. D’après Le Monde économie du 27 juin 2009 : Les difficultés des LBO pèsent sur les banques. Les experts estiment que les établissements financiers français pourraient perdre jusqu’à 20 milliards d’euros. LBO, c’est à dire Leverage Buy Out : technique financière consistant à racheter des entreprises à crédit ou en ayant un fort recours à l’emprunt. L’entreprise rachetée étant censée rembourser cette énorme dette grâce aux profits à venir....

Or quelle est la situation ? Aux USA 1000 milliards de dollars de dette, faillites, deuxième vague de saisies immobilières et le chômage augmente. Dans le même temps on presse les consommateurs américains de consommer et d’économiser. Comme en France avec las même mesure imbécile qui consiste à envoyer à la casse des voitures en état de marche pour relancer la croissance. Pour l’heure la planche à billets américaine fonctionne. Le groupe Bric (Brésil Russie Inde Chine) qui s’est réuni récemment continue d’acheter des bons du trésor américain, mais pour combien de temps ? Selon l’OCDE (Agence de coopération et développement économique) entre avril 2008 et Avril 2009 le chômage a cru de 40 % dans les pays riches, 28 millions de chômeurs en Europe. Diminuer nos rejets de CO2 et croissance (verte ou pas) sont totalement contradictoires. On est dans ce domaine de l’ubuesque comme par exemple la production de voitures électriques en Chine chargées avec de l’électricité provenant de centrales à charbon. En poursuivant dans cette voie, tel le Titanic pour un voyage sans retour, ce qui nous attend ce sont les mesures style Californie : impôt pour les plus pauvres, diminution de la protection sociale, handicapés et autres laissés pour compte de l’existence abandonnés à la charité publique, diminution des fonctionnaires...Mais comme le dit justement notre ministre de l’économie, nous pouvons rien contre les traders, car ils iraient ailleurs…No Comment !

Dernière Minute: Harry POTTERS ( le celèbre petit magicien) au secours de Madame LAGARDE ...Hourra ! il paraît que la croissance est de retour au 3° trimestre 2009, grâce notamment à la prime à la casse...problème: l'investissement est en berne, l'état accuse un déficit de 86,6 Milliards d'euros au premier semestre 2009 et le chomage ne cesse de se développer. Mais non c'est une blague, Harry POTTERS n'est pas venu à BERCY, du moins avec sa célèbre baguette magique. Il n'y a que les Naïfs pour croire ce que certains journalistes racontent...